François Pétrarque (1304 – 1374) : Le poète franchit le Saint-Gothard pour se rendre en Provence

… Déjà, le sol gelé, l’enfer hautement courbe
Sont traversés, déjà les eaux nous accompagnent.
Glace et rocs : la Durance indique le chemin,
Quêtant rives du Rhône et terres familières.

Le vent vous prend de face, en grondantes bourrasques,
Et rabattant la neige, étrille les visages.
Et l’on a dans le dos l’Italie, belle terre
Dérobée par la cime éthérée des montagnes.

S’ouvrent collines, loin devant, plaines de France.
– Ce qui toujours fut seuil est seuil et le sera.

***

Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle.
Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.

***

Jam glaciale solum convexaque summa gehenne
Transgredimur, jam nos concomitantur aquae.
Saxosus gelidusque viam Durentia monstrat
Et Rodani ripas arvaque nota petens.
Ventus ab adverso violento murmure perflat
Precipitansque nivem turbidus ora ferit.
Italie post terga manet pulcherrima tellus,
Quam vetat etherei cernere montis apex.
Ante procul colles et Gallica rura patescunt.
Gentibus hic fuerat terminus, est et erit.

(in Carmina)

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