
Tableau de François Cachoud (1866-1943)
Heureux astres du ciel, ô Lune favorable
___– Et toi, confidente jadis
De ma douleur, déesse au secret des ténèbres,
___Ô mère du grand Cupidon :
Embrassant toute chose en ton vaste sein, tu
___Rappelles l’image aux mortels
Du Chaos d’autrefois, dont, doublement lié,
___En sa volante promptitude
L’Olympe originel craint pour soi le retour.
___Ô nuit prodigue de repos,
Tu mets comme de juste un terme à notre peine,
___Supplées aux forces épuisées.
Tirant de notre sein l’anxiété mordante,
___Tu viens à bout de nos sanglots.
Tu imposes un terme à nos profonds soupirs,
___Soulages nos tristes poitrines.
Secours des champs brûlés par de trop longs soleils,
___Tu les humectes de rosée,
D’un souffle printanier ravivant toutes choses
___Consumées de chaleur ardente,
Indiquant au colon les temps de grand plaisir
___Où se doit faire la moisson.
Beata caeli sidera, et felix iubar
__Phoebes, et olim conscium
Nostri doloris numen abditum chao
__Magni parens Cupidinis :
Tu cuncta uasto complecteris sinu, et refers
__Imaginem mortalibus
Molis uetustae, cuius horrent ambitum
__Connexa uinclo duplici.
In sese olympi praepetis primordia,
__O nox quietis prodiga
Tu das labori iure nostro terminum,
__Haustasque uires suggeris.
Curas edaces summoues a pectore,
__Sedasque tandem lacrimas.
lmponis altis teminum suspiriis,
__Moerore corda sublevans
Exusta longis arua solibus foves
__Madore ruris humidi.
Et tosta fervidis caloribus
__Vernantis aurae spiritu
Afflas, colonis pro terendis messibus
__Pergrata monstras tempora.
(in Caelii Calcagnini carmina libri III, in Io. Baptistae Pignae carinum libri quatuor, 1553, p. 186)
Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.