Qui est Henriette Hardenberg ?
Il neige des pétales sur ma mère assise,
Dans ses cheveux ruisselant rouges, les oiseaux jouent au printemps.
Caresses d’ailes sur sa mer rouge.
Laquelle roule autour d’elle,
Secoue son corps infime
Et remplit les yeux vieux.
Toi, mon sang rouge sur la neige,
Je ne peux pas venir à toi,
Ni t’aider à déposer ta charge.
Tu ris, couleur —
Ma mère s’est noyée.
Pétales, embrassez son cadavre de colombe,
Oiseaux, posez-vous sur elle,
Buvez-la toute, recouvrez-la :
Tous, vous deviendrez rouges, d’un brun de crépuscule,
Terre-amour.
Meine Mutter sitzt im Blütenschnee,
Vögel in ihren roten Haarbächen spielen Frühling.
Sie läßt sich kosen von Flügeln auf ihrem roten Meere.
Es fließt um sie,
Schüttelt ihren winzigen Körper
Und füllt die alten Augen.
Du, mein rotes Blut im Schnee,
Ich kann nicht zu dir,
Dir nicht helfen aus deinen Lasten.
Du lachst so, Farbe —
Meine Mutter ertrank.
Blüten, küßt ihren Taubenleib,
Vögel, legt euch an sie heran,
Trinkt sie aus, deckt sie zu:
Ihr werdet alle rot, schimmrig braun,
Liebeserde.
(in Neigungen, 1917)
Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.