Vincenzo da Filicaja (1642-1707) : Sur sa création / De creatione sua

L’Homme formé par Prométhée et animé par Minerve (J.-S. Berthélémy, 1802)

L’Homme formé par Prométhée et animé par Minerve (Jean-Simon Berthélémy, 1802)


J’étais naguère encor chaos informe et noir :
Mais Dieu fit de la tête un signe – et démêlant
____L’amas confus, me mit son souffle
____En l’âme et son feu dans le sang.

L’eau vint s’adjoindre ensuite aux passions fluides,
Et s’adjoindre la terre inerte au corps inerte :
____Parfois quelque figeante crainte
____Fut à l’image de l’hiver,

Et la verte espérance à l’image d’avril.
Cette dernière année, l’été n’a point failli,
____Ferveur et feu de mon esprit
____Ramenant l’estivale flamme.

Ce n’est donc point l’automne encore ! – Hélas, pourquoi,
Pourquoi vouloir qu’il tarde, ô fou ? Puisse l’automne,
____Riche du fruit de mon travail,
____Me conférer l’éternité !


De creatione sua

(in Opere di Vicenzio (sic) da Filicaja Senatore Ferentino  [1817] tomo secondo, p. 21)


Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.

 

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