Josef von Eichendorff (1788-1857) : Clair de lune / Mondnacht

Qui est Josef von Eichendorff ?

C’était à croire que sans bruit
Le ciel eût embrassé la terre
Pour qu’elle ne rêvât qu’à lui
Dans la brillance printanière.

La brise allait parmi les champs,
Les blés roulaient, douce marée,
Les bois bruissaient suavement
Dans la nuit claire et constellée.

Alors mon âme déploya
Dans le silence des prairies
Large son aile et s’envola
Comme volant vers sa patrie.


Es war, als hätt’ der Himmel
Die Erde still geküßt,
Daß sie im Blütenschimmer
Von ihm nur träumen müßt’.

Die Luft ging durch die Felder,
Die Ähren wogten sacht,
Es rauschten leis die Wälder,
So sternklar war die Nacht.

Und meine Seele spannte
Weit ihre Flügel aus,
Flog durch die stillen Lande,
Als flöge sie nach Haus.


Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle.  Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.

 

Josef Karl Benedikt von Eichendorff (1788-1857) : Devant la ville / Vor der Stadt

Qui est Josef Karl Benedikt von Eichendorff ?

Reviennent deux musiciens
De la forêt, du bout du monde ;
L’un d’eux est amoureux ‒ l’est bien ‒,
L’autre aimerait avoir un’ blonde.

Sont là debout dans le vent froid,
Belle chanson, violonée :
Une rêveuse enfant, des fois,
Viendrait-ell’ pas à la croisée ?


Zwei Musikanten ziehn daher
Vom Wald aus weiter Ferne,
Der eine ist verliebt gar sehr,
Der andre wär’ es gerne.

Die stehn allhier im kalten Wind
Und singen schön und geigen:
Ob nicht ein süßverträumtes Kind
Am Fenster sich wollt’ zeigen?

(in Dichter und ihre Gesellen, Poètes et leurs amis [1834])


Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle.  Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.

 

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