Pierre brisée, métamorphose est le titre de ce livre d’artiste,
poème de Lionel-Édouard Martin, encre de Marc Bergère,
tiré en octobre 2017 à 21 exemplaires
sur papier torchon 320 grammes
sur les presses provençales d’Alain Freixe.
Archives de Tag: Marc Bergère
La revue Chiendents consacre à votre serviteur sa dernière livraison
La revue Chiendents (aux éditions du Petit Véhicule) me fait le grand honneur de me consacrer son 59e numéro (décembre 2014). On y lit, entre autres, petits papiers et témoignages de Marc Villemain, de Dominique Panchèvre, Bergère Marc, et Grégory Mion, ainsi qu’un entretien donné à Frédéric Fiolof.
Actualités novembre 2013
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Interview donnée à Sylvain Métafiot sur son blog, Ma pause café.
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Publication, dans le n° 61 de la revue Diérèse, de Temple, suite de poèmes illustrée par Marc Bergère.
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Sortie le 15 novembre 2013 de Nativité cinquante et quelques, aux éditions du Vampire Actif.
Froufrou des voiles…
Froufrou des voiles, toiles légèrement empesées : un sillage épicé de cannelle et de vanille, d’embruns de sueur au creux d’aisselles (foule des passantes, houle d’hippocampes à caracos multicolores) excite un désir à l’apparence de brise, un remous presque charnel à la cime des palmiers.
Palmeraie, cathédrale à l’envol, les ailes des colonnes s’appuient sur le ciel à gestes mesurés. Mais nul arrachement ne vient conclure la période éternelle, qu’un battement de virgules, ponctuation souple des heures.
Palmes en désir d’envol, de rupture. Pourtant nul souffle en proue de mer la brise est morte : à peine ma parole au bord de ce poème anime une infime étoile, émeut le feu de ma chandelle.
Table en terrasse, gréée de blanc : mes mots pénètrent la vigie d’un délire insulaire, ma bougie voit des îles au milieu de ma voix, s’agite à cris muets. Que je dise palme et l’archipel
Attise une flamme enthousiaste, un pareil désir d’envol et de rupture, au sommet de mon navire.
Où palpite la palme, le ciel cesse, et tous les morts – même bleu, le ciel est un lieu plein de morts. Est-ce ma parole, mon chuchotis mal perceptible à la tombée du soir et à l’orée du poème, qui prête au cœur-palmier ce mouvement binaire ? J’ai bonnement dit palme et la vie tout là-haut soudain s’est mise à battre ; que je lève les yeux, j’y puiserai ce qu’il me faut de sang pour dessiner un arbre au fond de mes prunelles.
Lionel-Édouard Martin, extrait de Litanie des bulles, Soc et Foc, 2010.
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