Nouvel article sur Magma

Bel article sur Magma (éd. publie.net / publie.papier),
dû à la plume et à l’oeil perspicaces de Selenacht (@selenacht) sur Les Glossolalies :

« C’est […] ce que l’on peut déduire du roman, qui évite cepen­dant de se perdre en de tels détours psy­cho­lo­giques pour, beau­coup plus direc­te­ment, jouer de la force seule de l’image poé­tique – se fiant, s’abandonnant presque à la langue, qui semble alors dévi­der un trop-plein (images, conno­ta­tions et échos, de jeux de mots où s’empoisonne la dou­leur, d’impressions fugi­tives attra­pées au vif pour essayer d’obtenir un tableau com­plet, ou d’encore empri­son­nantes répé­ti­tions) tout en ouvrant la voie à une poé­sie plus réglée, mesu­rée et sereine. »

Magma numérique (2)

Froufrou des voiles…

Froufrou des voiles, toiles légèrement empesées : un sillage épicé de cannelle et de vanille, d’embruns de sueur au creux d’aisselles (foule des passantes, houle d’hippocampes à caracos multicolores) excite un désir à l’apparence de brise, un remous presque charnel à la cime des palmiers.

Palmeraie, cathédrale à l’envol, les ailes des colonnes s’appuient sur le ciel à gestes mesurés. Mais nul arrachement ne vient conclure la période éternelle, qu’un battement de virgules, ponctuation souple des heures.

Palmes en désir d’envol, de rupture. Pourtant nul souffle en proue de mer la brise est morte : à peine ma parole au bord de ce poème anime une infime étoile, émeut le feu de ma chandelle.

Table en terrasse, gréée de blanc : mes mots pénètrent la vigie d’un délire insulaire, ma bougie voit des îles au milieu de ma voix, s’agite à cris muets. Que je dise palme et l’archipel

Attise une flamme enthousiaste, un pareil désir d’envol et de rupture, au sommet de mon navire.

Où palpite la palme, le ciel cesse, et tous les morts – même bleu, le ciel est un lieu plein de morts. Est-ce ma parole, mon chuchotis mal perceptible à la tombée du soir et à l’orée du poème, qui prête au cœur-palmier ce mouvement binaire ? J’ai bonnement dit palme et la vie tout là-haut soudain s’est mise à battre ; que je lève les yeux, j’y puiserai ce qu’il me faut de sang pour dessiner un arbre au fond de mes prunelles.

Lionel-Édouard Martin, extrait de Litanie des bulles, Soc et Foc, 2010.

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Dans nos intérieurs / Romain Fustier

si Romain Fustier a l’oreille fine, il a tout l’œil du voyant rimbaldien – de celui qui sait percevoir, sous le quotidien le plus trivial, ces formes latentes que seul le poète peut y débusquer « 

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Dans nos intérieurs, revue Triages (Tarabuste) N° 23, volume Voix unes & premières

Romain Fustier, sous le regard de Lionel-Édouard Martin, sur Exigence Litterature

Dépendances de l’ombre / Véronique Gentil

Dépendances de l’ombre est d’évidence un recueil très accompli. Le terme de recueil, d’ailleurs, ne convient peut-être pas : sa composition fait du livre un itinéraire dans un espace de vie, ponctué d’étapes, enclos, au début et vers la fin, de proses courtes comme pour en délimiter la géographie. ».

Dépendances de l’ombre, Véronique Gentil, aux éditions Pierre Mainard, 2008.

Regard, par Lionel-Édouard Martin sur LE VAMPIRE RE’ACTIF

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