Si les sanglots étaient un remède aux malheurs,
Si, à qui toujours pleure, était moindre douleur,
C’est d’or qu’il nous faudrait apprêter nos sanglots.
Mais, camarade, ils ne servent à rien, les maux
N’en sont pas infléchis : que tu pleures toujours
Ou jamais, rien ne peut en détourner le cours.
Quel est donc leur apport ? Aucun ! – si la douleur
Est prodigue en sanglots comme l’arbre de fleurs.
Si quid remedi lacrimae afferrent malis,
Minorque semper fieret lugenti dolor,
Auro parandae lacrimae nobis forent.
Sed nil, here, istaec prosunt, res ipsae nihil
Moventur istis: sive tu semper fleas,
Seu nunquam, eandem pergere insistent viam.
Quid his juvamur ergo? nil certe: at dolor
Ut ipsa fructus arbor, sic lacrimas habet.
(in Lusus, XXXXII, in Carmina quinque illustrium poetarum [1548])
Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.
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