Andrea Navagero (en latin Andreas Naugerius) (1483 – 1529) : Epigrammes votives

Ces épigrammes votives sont directement
 inspirées de celles de l'Anthologie palatine,
 dont on trouve sur ce blog quelques traductions

Brises dorées, légèrement ailées, courant,
Murmurant – bruit plaisant – dans les hautes forêts,
Idmon, le laboureur, vous donne ces bouquets,
Vous offre à pleins paillons le crocus odorant.
Tempérez l’air, et entraînez les menues pailles
Quand il vanne à midi le fruit de ses semailles.


Ce cep, toujours fertile en grappes généreuses,
Qui jamais n’a déçu les attentes du maître,
Pour l’heure encor beaucoup fleuri : Bacchus, Damis
Le vigneron te le consacre de lui-même.
Ô dieu, fais-lui, tien devenu, tenir promesse,
Et que tout le vignoble ait du fruit comme lui.


Vivant pareil amour, moi Thysis qui cultive
Le bout de champ voisin, et avec son Thyrsis
Ma fidèle Napé, nous déposons ici
Pour toi, Vénus, ces amarantes immortelles
Entrelacées de lis en nattes consacrées :
Déesse, accorde notre amour à leur modèle,
Inaltérable au temps, et fleurissant toujours.
Qu’il soit pur et que brille en nos cœurs un éclat
Semblable au blanc des lis campé sur les feuillages.
Ainsi que ces deux fleurs nouées en tresse unique,
Qu’un fil unique noue de même nos deux âmes.


Les deux coupes qu’il porte, emplies de vin nouveau,
Acmon qui vigneronne un fertile coteau
Joyeusement les offre aux satyres gourmands
De vendange et à toi, de vendange parent,
Bacchus ! qui le premier t’en vins planter la vigne.
Conserve son vignoble indemne de rapine,
Et fais que ton raisin y croisse abondamment.


Aurae, quae levibus percurritis aera pennis,
et strepitis blando per nemora alta sono,
serta dat haec vobis, vobis haec rusticus Idmon
spargit odorato plena canistra croco.
Vos lenite aestum et paleas sejungite inanes,
dum medio fruges ventilat ille die.


Hanc vitem, multa quae semper fertilis uva
haud unquam domini fallere vota solet,
nunc etiam large florentem, consecrat ipse
vineti cultor Damis, Iacche, tibi.
Tu face, dive, tua haec spem non frustretur, et hujus
exemplo fructum vinea tota ferat.


Illi in amore pares, vicini cultor agelli
Thyrsis, cumque suo Thyrside fida Nape,
Ponimus hos tibi, Cypri, immortales amarantos
Liliaque in sacras serta parata comas:
Scilicet exemplo hoc, nullo delebilis aevo
Floreat aeternum fac, dea, noster amor.
Sit purus, talisque utriusque in pectore candor,
In foliis qualem lilia cana ferunt.
Utque duo hi flores serto nectuntur in uno,
Sic animos nectat una catena duos.


Quae duo fert collis fecundi vinitor Acmon
expressi primum cymbia plena meri,
haec avidis musti satyris mustique parenti
dat jucunde tibi vitis, Iacche, sator.
Illi illaesa suis linquant vineta rapinis,
tu tua fac largis auctibus uva fluat.

(in Lusus [II, IV, XIII, XV], in Carmina quinque illustrium poetarum [1548])


Ces traductions originales, dues à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de les diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.

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