Avril rendait aux monts leur lustre disparu
Et d’un gazon nouveau parait la terre molle,
Exhalant de son chef couronné ces effluves
Que la tendre Arabie souffle d’un sol fécond.
Cueillant au point du jour violettes et lis
Lycoris les tressait avec des roses pourpres.
« Pour prix de ton fidèle amour, ce me dit-elle,
Je veux ceindre à présent ta tête de ces fleurs. »
Comme émanaient ces mots sur ses lèvres exquises,
Elle coiffa mon front de ce bouquet superbe,
Du même geste me liant cheveux et cœur.
Oh, ne vienne jamais le jour qui m’en délivre !
– Car bien plus que mes yeux l’adorant à jamais,
Je la porte, elle seule, au sein de ma ferveur. »
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Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.
Collibus amissos jam ver reparabat honores,
Ornabatque novo gramine molle solum :
Atque coronato spirabat vertice odores,
Quos tener a terra divite mittit Arabs.Cum nascente die violas in serta Lycoris,
Purpureisque legens lilia juncta rosis,
« Haec, ait, ardoris fuerint tibi praemia fidi,
Hisque tuas jamjam cingimus ecce comas ».Haec ubi nectareis effudit dicta labellis,
Impediit nostrum flore decente caput.
Quaeque manus crines, eadem mihi corda revinxit,Nulla precor solvat quae mihi vincla dies.
Illa igitur dilecta meis plus semper ocellis,
Haerebit tepido pectore sola mihi.
(in Carmina illustrium poetarum italorum tomus IX [1722], p. 378 )
NB : Il s’agit d’une des trois « paraphrases » consécutives en latin (par Toscano) du sonnet (en italien) de Francesco Maria Molza, qui commence par ce vers : Dolci, ben nati, amorosetti fiori (Poesie, Societa typografica de’ classici italiani, Milano, 1808, p. 117)
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