Qui est Georg Trakl ?
Les dames, les messieurs, affligés compagnons,
Recouvrent aujourd’hui de fleurs bleues, écarlates,
Les tombes éclaircies timidement d’un ton :
Œuvrant face à la mort en pauvres automates.
Oh, qu’ils semblent ici humbles et angoissés,
Tels des ombres campées derrière des haies noires.
L’autan sonne des pleurs des enfants jamais nés,
Et on voit des lueurs quitter leur trajectoire.
Les soupirs des amants gagnent les frondaisons,
Tandis que là pourrit la mère avec sa fille.
La ronde des vivants semble une illusion,
Qu’au soir venu le vent drôlement éparpille.
Leur vie : un tel fatras empli d’afflictions !
Mon Dieu, prends en pitié la femme et sa souffrance,
Cette absence d’espoir, ces lamentations !
Dans le ciel étoilé, seul, muet, l’on s’avance.
Die Männlein, Weiblein, traurige Gesellen,
Sie streuen heute Blumen blau und rot
Auf ihre Grüfte, die sich zag erhellen.
Sie tun wie arme Puppen vor dem Tod.
O! wie sie hier voll Angst und Demut scheinen,
Wie Schatten hinter schwarzen Büschen stehn.
Im Herbstwind klagt der Ungebornen Weinen,
Auch sieht man Lichter in die Irre gehn.Das Seufzen Liebender haucht in Gezweigen
Und dort verwest die Mutter mit dem Kind.
Unwirklich scheinet der Lebendigen Reigen
Und wunderlich zerstreut im Abendwind.Ihr Leben ist so wirr, voll trüber Plagen.
Erbarm’ dich Gott der Frauen Höll’ und Qual,
Und dieser hoffnungslosen Todesklagen.
Einsame wandeln still im Sternensaal.