Geronimo Bornato (XVIe siècle) : Vénus à la source glacée (3 épigrammes)

 

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Nymphe près d’une fontaine (Cranach l’A., 1518)


Fuyant la mer et ses fracas, par le son rauque
D’une source paisible attirée, moi, Vénus,
J’ai plongé mes bras blancs dans la clarté de l’eau,
Et je me suis de froid transie en l’onde pure.
De marbre, me voici : ma blancheur me demeure,
Je suis figée en l’eau, moi qui bougeais toujours.


J’ai Jupiter pour père, et Vulcain pour mari,
J’ai Cupidon pour fils, Mars m’aima, le farouche.
Calamité ! Le temps n’épargne point les dieux,
Qui m’a, l’impie, changée en une pierre dure !


Gnide la poissonneuse et Chypre
Ici m’encensent ! Désormais
Sur la mer je ne règne plus,
Mais sur une petite source.


Horrisonum pelagus fugiens, hoc murmure rauco
Perplacidi fontis dum Venus allicior :
Candida submersi liquido mea brachia vitro ;
Et puro obrigui frigida sub latice.
Hinc redii marmor, prior et mihi candor adhaesit,
Fixa manens undis ; quae vaga semper eram.


Juppiter est genitor, Vulcanus virque, Cupido
Gnatus, amator erat Mars ferus ipse meus,
Proh dolor, atque scelus, nec parcunt tempora divis,
Nam durum vertunt impia me in lapidem.. 


Huc sua thura ferat Cyprus, piscosa Gnidusque,
Non maris, at parvi nunc Dea fontis ero.

(in Carmina Academicorum occultorum Brixiae [1570] p. 34)


Ces traductions originales, dues à Lionel-Édouard Martin, relèvent du droit de la propriété intellectuelle.  Il est permis de les diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.

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