Qui est Georg Trakl ?
Plainte aveugle dans le vent, lunaires jours d’hiver,
Enfance, doucement le bruit des pas se perd au long de la haie noire,
Long tintement du soir.
Doucement la blanche nuit s’avance,
Changeant en rêves pourpres maux et plaies
De la pierreuse vie :
Que jamais ne renonce au corps qui se corrompt l’aiguillon de la ronce.
Profondément dans le sommeil l’âme apeurée soupire,
Profondément le vent dans les arbres brisés,
Et vacille la forme plaintive
De la mère à travers la forêt solitaire
De ce deuil qui se tait ; nuits,
Pleines de pleurs, d’anges de feu.
D’argent sur le mur nu se fracasse un squelette d’enfant.
Blinde Klage im Wind, mondene Wintertage,
Kindheit, leise verhallen die Schritte an schwarzer Hecke,
Langes Abendgeläut.
Leise kommt die weiße Nacht gezogen,Verwandelt in purpurne Träume Schmerz und Plage
Des steinigen Lebens,
Daß nimmer der dornige Stachel ablasse vom verwesenden Leib.
Tief im Schlummer aufseufzt die bange Seele,Tief der Wind in zerbrochenen Bäumen,
Und es schwankt die Klagegestalt
Der Mutter durch den einsamen WaldDieser schweigenden Trauer; Nächte,
Erfüllt von Tränen, feurigen Engeln.
Silbern zerschellt an kahler Mauer ein kindlich Gerippe.
(in Sebastian im Traum)