Au poète Vincentius Gilianus
Vincent, gloire éternelle et lumière pérenne
Du grec et du latin, toi que d’olivier vert
Érato couronna sur les monts d’Hélicon,
Quel merci te donner en retour de tes vers ?
Jamais à nul tendron ne fut ni ne sera
Plus plaisant un joyau que me sont tes poèmes.
Le temps que le printemps choiera les roses pourpres,
Le temps que se plaira l’hiver aux glaces dures,
Je les garderai, oints d’un fin parfum de cèdre
Dans un écrin tout beau fait de bois de cyprès.
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Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.
Vincenti latiae, atticaeque linguae
Aeternum decus, ac perenne lumen,
Cui crines Erato virenti oliva
Ad colles Heliconios revinxit,
Quas grates tibi pro tuis camenis
Persolvam ? tenerae monile nunquam
Tam gratum fuit, aut erit puellae
Quam mi sunt numeri, tuique cantus.
Dum ver purpureas rosas fovebit
Et duras glacies hiems amabit,
Hos sparsos tenui liquore cedri
Servabo nitidissima in cupresso.
(in Carmina illustrium poetarum italorum [Florence, 1719], page 184)
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