Lorsque l’amour me pousse à médire de toi,
Je veux mourir si je n’en souffre, Cinnama :
J’en souffre, mais l’amour est tel, qui m’incinère,
Que je meurs si ne dis ce que veut la colère.
J’en suis vite puni : à peine ai-je parlé
Que tout à coup me vient une peine à pleurer,
Honteux d’avoir blessé de mots mon amie chère,
Et je sens, malheureux, fondre en pleurs ma colère.
Cum me cogit amor quicquam maledicere de te,
dispeream, si non, Cinnama, discrucior ;
discrucior, verum tanto succendor amore,
ut peream, si non, quae velit ira, loquor.Poena tamen praesto est ; nam vix dum lingua locuta est,
cum mihi fit subito flebile cordolium,
paenitet et caram dictis laesisse puellam,
ac misero in lacrimas vertitur ira mihi.
(in Parthenopaeus sive Amores [1457], I, 21)
Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.
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