Horace : Au Faune (Faune, Nympharum fugientum amator, in Odes, III, 18)

Faune, toi qui aimes les fuyantes Nymphes :
parmi mes confins, mes champs ensoleillés,
marche sans colère, et repars-t’en sans nuire
________aux petits des bêtes,

si à l’année pleine un tendre chevreau tombe,
si dans le cratère, intime de Vénus,
le vin coule à verse, et si le vieil autel
________de maint encens fume.

Dans la plaine herbue tout le troupeau folâtre,
quand pour toi décembre et ses Nones reviennent,
le village vaque, en fête, aux prés avec
________le bœuf inactif ;

Entre les hardis moutons le loup musarde,
la forêt pour toi déploie d’agrestes dais,
le manant, ravi, frappe trois fois du pied
________la terre abhorrée.


Faune, Nympharum fugientum amator,
per meos finis et aprica rura
lenis incedas abeasque parvis
______aequus alumnis,

si tener pleno cadit haedus anno
larga nec desunt Veneris sodali
vina craterae, vetus ara multo
______fumat odore.

Ludit herboso pecus omne campo,
cum tibi Nonae redeunt Decembres,
festus in pratis vacat otioso
______cum bove pagus;

inter audacis lupus errat agnos,
spargit agrestis tibi silva frondes,
gaudet invisam pepulisse fossor
______ter pede terram.


Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.

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Horace : A Néobulé (Miserarum est neque amori, in Odes, III, 12)

Des malheureuses c’est le lot :_-point de jeux amoureux, de vin
_____doux pour laver leurs maux, mais craindre de se faire
_____fouailler de sermons proférés de voix d’oncle.

L’enfant-oiseau de Cythérée__-te vole toiles et corbeille,
_____te vole le travail de l’adroite Minerve,
_____Néobulé, si point Hebrus de Lipara,

qui baigne dans les eaux du Tibre,_-enduites d’huile, ses épaules :
_____meilleur cavalier que Bellorophon même,
_____et dont poings et pieds vifs ne sont jamais vaincus ;

habile aussi à harceler_-de traits une troupe de cerfs
_____fuyant à découvert – et prompt à recevoir
_____le sanglier caché dans la broussaille épaisse.


Miserarum est neque amori dare ludum neque dulci
____mala vino lavere aut exanimari
____metuentis patruae verbera linguae.

Tibi qualum Cythereae puer ales, tibi telas
____operosaeque Mineruae studium aufert,
____Neobule, Liparaei nitor Hebri,

simul unctos Tiberinis umeros lavit in undis,
____eques ipso melior Bellerophonte,
____neque pugno neque segni pede victus;

catus idem per apertum fugientis agitato
____grege cervos iaculari et celer arto
____latitantem fruticeto excipere aprum.


Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.

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Horace : A Astérie (Quid fles, Asterie, quem tibi candidi, in Odes, III, 7)

Pourquoi donc, Astérie, pleurer celui que te
rendront les purs zéphyrs au début du printemps,
riche des biens de la Thynie,
le jeune, fidèle et constant,

Gygen ? poussé par le Notus vers Oricum,
après les astres de la Chèvre et leurs tempêtes
il passe insomnieux des nuits
froides baignées de maintes larmes.

Le messager, pourtant, d’une hôtesse troublée
lui contant que Chloé soupire, l’âme en peine,
et brûle de tes feux, roué
le tente de mille façons.

« Par calomnie, mensonge, une femme perfide,
a acculé Prétus, le crédule, à mûrir,
l’assassinat », je te rappelle,
« du très prude Bellérophon ;

Pélée a bien failli tomber dans le Tartare,
fuyant en Magnésie chastement Hippolite » :
le fourbe l’instruit de légendes
pouvant l’amener à fauter.

Mais en vain : il l’écoute qui parle, inchangé,
plus sourd que les rochers d’Icaros. Mais toi gare !
que ton voisin, cet Énipée,
plus qu’il ne faut n’aille te plaire !

Il a beau se montrer mieux que personne habile
à mener un cheval sur le gazon de Mars,
nager plus vite que nul autre
dans le courant du fleuve étrusque :

ferme à la nuit tombée ta maison sans regard
pour la rue s’il y chante une flûte plaintive.
« Ah cruelle ! » te dira-t-il
souvent : mais demeure inflexible.


Quid fles, Asterie, quem tibi candidi
primo restituent vere Favonii
Thyna merce beatum,
constantis iuvenem fidei

Gygen? Ille Notis actus ad Oricum
post insana Caprae sidera frigidas
noctes non sine multis
insomnis lacrimis agit.

Atqui sollicitae nuntius hospitae,
suspirare Chloen et miseram tuis
dicens ignibus uri,
temptat mille vafer modis.

Ut Proetum mulier perfida credulum
falsis inpulerit criminibus nimis
casto Bellerophontae
maturare necem, refert;

narrat paene datum Pelea Tartaro,
Magnessam Hippolyten dum fugit abstinens,
et peccare docentis
fallax historias monet.

Frustra: nam scopulis surdior Icari
vocis audit adhuc integer. At tibi
ne vicinus Enipeus
plus iusto placeat cave;

quamvis non alius flectere equum sciens
aeque conspicitur gramine Martio,
nec quisquam citus aeque
Tusco denatat alveo,

prima nocte domum claude neque in vias
sub cantu querulae despice tibiae
et te saepe vocanti
duram difficilis mane.


Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.

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Horace : A Calliope (Descende caelo et dic age tibia, in Odes, III, 4)

Descends du ciel et chante sur ta flûte,
reine ! quelque long hymne, ô Calliope
ou à ton gré, à voix sonore,

sur la lyre ou cithare de Phébus.

L’entendez-vous ? ou suis-je le jouet
d’une aimable folie ? – Je crois l’entendre
et parcourir des bois sacrés
où court une fraîcheur d’eaux et de brises.

À croire un conte : Apulie, le Vultur,
le seuil franchi de Pullie ma nourrice,
las de mes jeux, de sommeil pris,
de rameaux verts – j’étais petit – colombes

de me couvrir : prodige aux yeux de tous !
qu’on nichât dans la haute Achérontie,
tînt les prairies de Bantia,
les champs féconds de la basse Forente

– sans craindre pour mon corps vipères noires,
ours : je dormais, sous un faix rapporté
de laurier sacré et de myrte,
vaillant enfant protégé par les dieux.

Je suis à vous, à vous, Muses, montant
dans la haute Sabine ou préférant
Prénestre et sa fraîcheur, Tibur
déclive, ou bien Baïes aux eaux limpides ;

Ami de vos fontaines, de vos rondes,
revers d’armée à Philippes ne m’ont
tué, ni cet arbre infernal,
ni Palinure en onde de Sicile.

J’affronterai de bon cœur avec vous,
navigateur, la rage du Bosphore
et les sables brûlants des côtes
de l’Assyrie où j’irai voyageur.

Breton féroce aux étrangers ; du sang
de ses chevaux friand Concanien ;
Gélons porte-pharètre ; fleuve
scythe : sans risque je les verrai tous.

Le grand César, sitôt qu’il rend aux villes
ses cohortes fourbues par les campagnes
cherchant un terme à ses travaux
en grotte se recrée de Piérus !

– Mes bonnes, vous donnez de doux conseils,
heureuses de donner. La monstrueuse
horde d’impies Titans, l’on sait
qu’un foudre les soumit, que lança qui

pondère terre inerte et mer venteuse,
et tient les villes, les tristes royaumes,
les dieux, la foule des mortels,
sous un empire égal et sans partage.

Le grand effroi de Jupiter, ces jeunes
pleins d’assurance et hérissés de bras,
les frères voulant aux ombrages
de l’Olympe imposer le Pélion !

Mais que pouvaient Typhée, puissant Mimas,
que pouvaient, menaçant, Porphyrion,
Rhétus et l’arracheur, lanceur
audacieux de troncs d’arbre, Encelade,

rués contre la résonnante égide
de Pallas ? Se tenait, dévorant, là,
Vulcain, là, Dame Junon, et
l’éternel porteur d’arcs à l’épaule,

qui ses cheveux épars ondoie d’eau pure
de Castalie et qui de Lycie tient
les bois et la forêt natale :
Apollon de Délos et Patara.

La force obtuse sous son poids s’écroule ;
la force pondérée, les dieux la poussent
à croître, détestant ces forces
qui dans leur cœur brassent des sacrilèges.

Le géant aux cents mains de mes propos
témoigne, et Orion, violateur
fameux de la chaste Diane,
dompté par une flèche virginale

La Terre emplie des monstres siens gémit,
se plaint qu’un foudre a envoyé ses fils
au blême Orcus ; le feu rapide
n’a point rongé la chape de l’Etna,

de Tityos l’incontinent, l’oiseau
n’a pas quitté le foie, gardien donné
à sa débauche ; et trois cents chaînes
retiennent l’amoureux Pirithoüs.


Descende caelo et dic age tibia
regina longum Calliope melos,
seu voce nunc mavis acuta
seu fidibus citharave Phoebi.

Auditis? An me ludit amabilis
insania? Audire et videor pios
errare per lucos, amoenae
quos et aquae subeunt et aurae.

Me fabulosae Volture in Apulo
nutricis extra limina Pulliae
ludo fatigatumque somno
fronde nova puerum palumbes__

texere, mirum quod foret omnibus
quicumque celsae nidum Aceruntiae
saltusque Bantinos et aruum
pingue tenent humilis Forenti,

ut tuto ab atris corpore viperis
dormirem et ursis, ut premerer sacra
lauroque conlataque myrto,
non sine dis animosus infans.

Vester, Camenae, vester in arduos
tollor Sabinos, seu mihi frigidum
Praeneste seu Tibur supinum
seu liquidae placuere Baiae;

vestris amicum fontibus et choris
non me Philippis versa acies retro,
devota non extinxit arbor
nec Sicula Palinurus unda.

Utcumque mecum vos eritis, libens
insanientem navita Bosphorum
temptabo et urentis harenas
litoris Assyrii viator,

Visam Britannos hospitibus feros
et laetum equino sanguine Concanum,
visam pharetratos Gelonos
et Scythicum inviolatus amnem.

Vos Caesarem altum, militia simul
fessas cohortes abdidit oppidis,
finire quaerentem labores
Pierio recreatis antro;

vos lene consilium et datis et dato
gaudetis, almae. Scimus ut impios
Titanas immanemque turbam
fulmine sustulerit caduco,

qui terram inertem, qui mare temperat
ventosum et urbes regnaque tristia
divosque mortalisque turmas
imperio regit unus aequo.

Magnum illa terrorem intulerat Iovi
fidens iuventus horrida bracchiis
fratresque tendentes opaco
Pelion imposuisse Olympo.

Sed quid Typhoeus et validus Mimas
aut quid minaci Porphyrion statu,
quid Rhoetus evolsisque truncis
Enceladus iaculator audax

contra sonantem Palladis aegida
possent ruentes? Hinc avidus stetit
Volcanus, hinc matrona Iuno et
nunquam umeris positurus arcum,

qui rore puro Castaliae lavit
crinis solutos, qui Lyciae tenet
dumeta natalemque silvam,
Delius et Patareus Apollo.

Vis consili expers mole ruit sua;
vim temperatam di quoque provehunt
in maius; idem odere vires
omne nefas animo moventis.

Testis mearum centimanus gigas
sententiarum, notus et integrae
temptator Orion Dianae,
virginea domitus sagitta.

Iniecta monstris Terra dolet suis
maeretque partus fulmine luridum
missos ad Orcum; nec peredit
impositam celer ignis Aetnen,

incontinentis nec Tityi iecur
reliquit ales, nequitiae additus
custos; amatorem trecentae
Pirithoum cohibent catenae.


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Horace : A Melpomène (Exegi monumentum, in Odes, III, 30)

J’achève un monument plus pérenne que bronze,
plus haut que les rouillées pyramides royales,
que ni la pluie mangeuse ou l’Aquilon sans frein
ne pourront mettre à bas non plus que l’innombrable
cortège des années ni la fuite des âges.
Je ne mourrai pas tout, mainte partie de moi
évitera la mort ; je grandirai sans cesse
jeune, aimé de nos fils, tandis qu’au Capitole
monteront le pontife et la vierge tacite.
On me dira où gronde, impétueux, l’Aufide,
où Daunus pauvre en eau sur les peuples rustiques
a régné : devenu, d’humble, considérable,
j’ai le premier fondé sur les chants d’Éolie
les rythmes d’Italie. Pare-toi de l’orgueil
que requiert le mérite, et du laurier delphique
ceins, Melpomène – et de bon gré – ma chevelure.


Exegi monumentum aere perennius
regalique situ pyramidum altius,
quod non imber edax, non Aquilo inpotens
possit diruere aut innumerabilis
annorum series et fuga temporum.
Non omnis moriar multaque pars mei
uitabit Libitinam; usque ego postera
crescam laude recens, dum Capitolium
scandet cum tacita uirgine pontifex.
Dicar, qua uiolens obstrepit Aufidus
et qua pauper aquae Daunus agrestium
regnauit populorum, ex humili potens
princeps Aeolium carmen ad Italos
deduxisse modos. Sume superbiam
quaesitam meritis et mihi Delphica
lauro cinge uolens, Melpomene, comam.


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Horace : A Diane (Montium custos nemorumque virgo, in Odes, III, 22)

Vierge gardienne des montagnes et des bois,
la femme en couches, qui t’invoque par trois fois
tu sais l’entendre, et la soustraire de la mort,
______déesse au triple corps :

Que le pin surplombant ma demeure soit tien,
je le gratifierai gaiment, à l’an qui vient,
d’un verrat qui déjà des coups bas ourdissant,
______l’emboira de son sang.


Montium custos nemorumque virgo,
quae laborantis utero puellas
ter vocata audis adimisque leto,
____diva triformis,

inminens villae tua pinus esto,
quam per exactos ego laetus annos
verris obliquom meditantis ictum
____sanguine donem.


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Horace (65-8 av. J.-C.) : La source de Bandusie

Qui est Horace ?

Source de Bandusie, ô ruisseau cristallin,
Appelant doux vins purs et bouquets de fleurettes,
_____On t’offrira demain
_____Le chevreau que promettent

Corne jeune et front dur à l’amour, aux combats.
Vain espoir : l’héritier de la troupe fantasque
_____De sang rouge teindra
_____L’eau froide de ta vasque. 

L’atroce canicule au comble de son cours
Ne saurait te toucher : ta fraîcheur est plaisante 
_____Aux bœufs las des labours
_____Et aux bêtes errantes. 

Au nombre tu seras des sources de renom
Si je chante l’yeuse entée à la crevasse
_____Du roc d’où sourd à bond 
_____Ton flot d’onde jacasse.


O fons Bandusiae splendidior vitro,
dulci digne mero non sine floribus,
___cras donaberis haedo,
___cui frons turgida cornibus

primis et venerem et proelia destinat.
Frustra: nam gelidos inficiet tibi
___rubro sanguine rivos
___lascivi suboles gregis.

Te flagrantis atrox hora Caniculae
nescit tangere, tu frigus amabile
___fessis vomere tauris
___praebes et pecori vago.

Fies nobilium tu quoque fontium
me dicente cavis impositam ilicem
___saxis, unde loquaces
___lymphae desiliunt tuae.

(in Odes, III, 13)


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Horace : A Chloé (Vitas inuleo me similis, Chloe, in Odes, I, 23)

Tu m’évites, Chloé, pareille au faon
qui sur les monts sans laies cherche sa mère
_____inquiète – et il craint
_____en vain brise et forêt

– car, au printemps venant : que s’échevèle
la mouvante ramure ou que les verts
_____lézards remuent les ronces,
_____cœur et genoux lui tremblent.

Je ne te veux pas pour, tigre terrible,
lion de Gétulie, te mettre à mal :
_____laisse un peu ta maman,
_____tu es en âge d’homme.


Vitas inuleo me similis, Chloe,
quaerenti pavidam montibus aviis
___matrem non sine vano
___aurarum et silvae metu.

Nam seu mobilibus veris inhorruit
adventus folliis, seu virides rubum
___dimovere lacertae,
___et corde et genibus tremit.

Atqui non ego te, tigris ut aspera
Gaetulusue leo, frangere persequor:
___tandem desine matrem
___tempestiva sequi viro.


Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.

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Horace, Odes, I, 9 (Vides ut alta stet nive candidum)


Vois : sous une neige épaisse a blanchi
le Soracte et déjà les forêts peinent
____à supporter son poids, les fleuves
____sont pris par la rigueur du gel. 

Chasse le froid : dépose dans ton âtre
des bûches à foison, et tire – foin
____de l’avarice ô Thaliarque ! –
____du vin vieux d’un cruchon sabin.

Laisse le reste aux dieux : après qu’ils ont
calmé les vents sur la mer écumeuse
____où ils luttaient, ni les cyprès
____ne bougent plus ni les vieux ornes.

Ne cherche pas ce que sera demain ;
de tous ces jours que le sort te réserve
____tire profit ; ne te refuse,
____garçon, douces amours ni danses

tant que les tristes cheveux blancs sont loin
de ta vigueur. Pour l’heure, Champ de Mars,
____places, doux chuchotis nocturnes
____sont rendez-vous à convoquer,

et les rires charmants qui le trahissent –
d’un tendron qui se cache en un coin sombre,
____et gage qu’on dérobe aux bras
____ou à des doigts peu combattifs.


Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle.  Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.


Vides ut alta stet niue candidum
Soracte nec iam sustineant onus
__siluae laborantes geluque
__flumina constiterint acuto?

Dissolue frigus ligna super foco
large reponens atque benignius
__deprome quadrimum Sabina,
__o Thaliarche, merum diota.

Permitte diuis cetera, qui simul
strauere uentos aequore feruido
__deproeliantis, nec cupressi
__nec ueteres agitantur orni.

Quid sit futurum cras, fuge quaerere, et
quem fors dierum cumque dabit, lucro
__adpone nec dulcis amores
__sperne, puer, neque tu choreas,

donec uirenti canities abest
morosa. Nunc et Campus et areae
__lenesque sub noctem susurri
__composita repetantur hora,

nunc et latentis proditor intumo
gratus puellae risus ab angulo
__pignusque dereptum lacertis
__aut digito male pertinaci.

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