Horace : A Pyrrha (Quis multa gracilis te puer in rosa, in Odes, I, 5)

Quel freluquet de galantin sur maintes roses
te presse, ruisselant de liquides parfums,
___en quelque antre, Pyrrha, charmant ?
___Pour qui noues-tu tes blonds cheveux ,

simple, élégante ? – Hélas, il va pleurer souvent
sur ta fidélité, le changement des dieux,
___abasourdi par la mer âpre
___de trombes noires , le béjaune

qui pour l’heure de toi, « sa Dorée », jouit, naïf,
t’espérant toujours sienne et toujours amoureuse,
___ignorant que les brises sont
___fourbes. Malheureux, qui te voit

briller sans te connaître ! – Un ex-voto l’indique
sur la paroi sacrée : j’ai voué, quant à moi,
___mes vêtements dégorgeant d’eau
___au dieu souverain de la mer.


Quis multa gracilis te puer in rosa
perfusus liquidis urget odoribus
___grato, Pyrrha, sub antro?
___cui flavam religas comam,

simplex munditiis? Heu quotiens fidem
mutatosque deos flebit et aspera
___nigris aequora ventis
___emirabitur insolens,

qui nunc te fruitur credulus aurea,
qui semper vacuam, semper amabilem
___sperat, nescius aurae
___fallacis. Miseri, quibus

intemptata nites. Me tabula sacer
votiva paries indicat uvida
___suspendisse potenti
___vestimenta maris deo. ___


Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.

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Horace : A Tyndaris (Velox amoenum saepe Lucretilem, in Odes, I, 17)

« Pour l’exquis Lucrétile il quitte fréquemment
le Lycée, Faune le véloce, et de l’été
___brûlant vient protéger mes chèvres
___sans trêve, et des vents pluvieux.

Sans risque, au sûr des bois, quêtant l’arbousier
des couverts, pour le thym s’écartent de la sente
___ces dames au mari punais,
___sans craindre la couleuvre verte,

ni, chevrettes, les loups – qui sont bêtes de Mars –,
chaque fois, Tyndaris, que quelque doux syrinx
___fait résonner vallées et roches
___polies de la basse Ustica.

J’ai la faveur des dieux qui ont ma piété,
ma muse à cœur. Ici, pour toi s’écouleront
___les riches fruits de la campagne
___à pleine corne d’abondance ;

Ici, au creux de la vallée, sauve d’été
caniculaire, sur la lyre de Téos
___tu diras, du même homme en peine,
___Pénélope et Circé la belle.

Ici, tu goûteras les coupes d’un gentil
lesbos, à l’ombre, et fils, Bacchus, de Sémélé
___avec Mars point ne se battra,
___tu n’auras pas à craindre l’ire,

les soupçons de Cyrus, ni qu’en une inégale
lutte il porte sur toi ses paumes frénétiques
___ et qu’il abîme ton bandeau
___floral et ta robe innocente. »


Velox amoenum saepe Lucretilem
mutat Lycaeo Faunus et igneam
__defendit aestatem capellis
__usque meis pluviosque ventos.___

Inpune tutum per nemus arbutos
quaerunt latentis et thyma deviae
__olentis uxores mariti
__nec viridis metuunt colubras

nec Martialis haediliae lupos,
utcumque dulci, Tyndari, fistula
__valles et Usticae cubantis
__levia personuere saxa.______

Di me tuentur, dis pietas mea__
et Musa cordi est. Hic tibi copia
__manabit ad plenum benigno
__ruris honorum opulenta cornu;

hic in reducta valle Caniculae
vitabis aestus et fide Teia
__dices laborantis in uno
__Penelopen vitreamque Circen;

hic innocentis pocula Lesbii
duces sub umbra nec Semeleius
__cum Marte confundet Thyoneus____
__proelia nec metues protervum

suspecta Cyrum, ne male dispari
incontinentis iniciat manus
__et scindat haerentem coronam
__crinibus inmeritamque vestem.


Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.

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Horace : A une amphore (O nata mecum consule Manlio, in Odes, III, 21)

Née avec moi quand Manlius était consul,
toi qui portes en toi les plaintes et les jeux,
____les rixes, les folles amours,
____pieuse amphore somnifère,

À quelque fin que vendangé fût le Massique
que tu contiens : descends, digne qu’on te dérange
____au jour J : Corvinus ordonne
____qu’on verse un vin qu’assagit l’âge.

Cet homme, tout confit en sermons socratiques,
n’est point du genre abrupt et à te repousser :
____sa vertu, l’antique Caton
____l’échauffait, dit-on, de vin pur.

Dans un cœur dur à l’ordinaire, tu remues
une douce torture et dévoiles des sages
____les tracas, les pensées secrètes
____chaque fois qu’est en joie Bacchus.

Tu ramènes l’espoir aux âmes tourmentées,
et de force taurine accrois le miséreux
____après toi sans peur des rois à
____plumet, des soldats en armes.

Et Liber et Vénus – si joyeuse elle en est –,
et les Grâces inséparables, les flambeaux
____vivants t’escorteront à l’heure
____où vient Phébus, chassant les astres.


O nata mecum consule Manlio,
seu tu querellas sive geris iocos
_seu rixam et insanos amores
_seu facilem, pia testa, somnum,

quocumque lectum nomine Massicum
servas, moveri digna bono die,
_descende, Corvino iubente
_promere languidiora vina.

Non ille, quamquam Socraticis madet
sermonibus, te negleget horridus:
_narratur et prisci Catonis
_saepe mero caluisse virtus.

Tu lene tormentum ingenio admoves
plerumque duro; tu sapientium
_curas et arcanum iocoso
_consilium retegis Lycaeo.

Tu spem reducis mentibus anxiis
viresque et addis cornua pauperi
_post te neque iratos trementi
_regum apices neque militum arma.

Te Liber et si laeta aderit Venus__
segnesque nodum solvere Gratiae
_vivaeque producent lucernae,
_dum rediens fugat astra Phoebus.


Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.

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Horace : Au Faune (Faune, Nympharum fugientum amator, in Odes, III, 18)

Faune, toi qui aimes les fuyantes Nymphes :
parmi mes confins, mes champs ensoleillés,
marche sans colère, et repars-t’en sans nuire
________aux petits des bêtes,

si à l’année pleine un tendre chevreau tombe,
si dans le cratère, intime de Vénus,
le vin coule à verse, et si le vieil autel
________de maint encens fume.

Dans la plaine herbue tout le troupeau folâtre,
quand pour toi décembre et ses Nones reviennent,
le village vaque, en fête, aux prés avec
________le bœuf inactif ;

Entre les hardis moutons le loup musarde,
la forêt pour toi déploie d’agrestes dais,
le manant, ravi, frappe trois fois du pied
________la terre abhorrée.


Faune, Nympharum fugientum amator,
per meos finis et aprica rura
lenis incedas abeasque parvis
______aequus alumnis,

si tener pleno cadit haedus anno
larga nec desunt Veneris sodali
vina craterae, vetus ara multo
______fumat odore.

Ludit herboso pecus omne campo,
cum tibi Nonae redeunt Decembres,
festus in pratis vacat otioso
______cum bove pagus;

inter audacis lupus errat agnos,
spargit agrestis tibi silva frondes,
gaudet invisam pepulisse fossor
______ter pede terram.


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Horace : A Néobulé (Miserarum est neque amori, in Odes, III, 12)

Des malheureuses c’est le lot :_-point de jeux amoureux, de vin
_____doux pour laver leurs maux, mais craindre de se faire
_____fouailler de sermons proférés de voix d’oncle.

L’enfant-oiseau de Cythérée__-te vole toiles et corbeille,
_____te vole le travail de l’adroite Minerve,
_____Néobulé, si point Hebrus de Lipara,

qui baigne dans les eaux du Tibre,_-enduites d’huile, ses épaules :
_____meilleur cavalier que Bellorophon même,
_____et dont poings et pieds vifs ne sont jamais vaincus ;

habile aussi à harceler_-de traits une troupe de cerfs
_____fuyant à découvert – et prompt à recevoir
_____le sanglier caché dans la broussaille épaisse.


Miserarum est neque amori dare ludum neque dulci
____mala vino lavere aut exanimari
____metuentis patruae verbera linguae.

Tibi qualum Cythereae puer ales, tibi telas
____operosaeque Mineruae studium aufert,
____Neobule, Liparaei nitor Hebri,

simul unctos Tiberinis umeros lavit in undis,
____eques ipso melior Bellerophonte,
____neque pugno neque segni pede victus;

catus idem per apertum fugientis agitato
____grege cervos iaculari et celer arto
____latitantem fruticeto excipere aprum.


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D'autres odes d'Horace sur ce blog :

Horace : A Astérie (Quid fles, Asterie, quem tibi candidi, in Odes, III, 7)

Pourquoi donc, Astérie, pleurer celui que te
rendront les purs zéphyrs au début du printemps,
riche des biens de la Thynie,
le jeune, fidèle et constant,

Gygen ? poussé par le Notus vers Oricum,
après les astres de la Chèvre et leurs tempêtes
il passe insomnieux des nuits
froides baignées de maintes larmes.

Le messager, pourtant, d’une hôtesse troublée
lui contant que Chloé soupire, l’âme en peine,
et brûle de tes feux, roué
le tente de mille façons.

« Par calomnie, mensonge, une femme perfide,
a acculé Prétus, le crédule, à mûrir,
l’assassinat », je te rappelle,
« du très prude Bellérophon ;

Pélée a bien failli tomber dans le Tartare,
fuyant en Magnésie chastement Hippolite » :
le fourbe l’instruit de légendes
pouvant l’amener à fauter.

Mais en vain : il l’écoute qui parle, inchangé,
plus sourd que les rochers d’Icaros. Mais toi gare !
que ton voisin, cet Énipée,
plus qu’il ne faut n’aille te plaire !

Il a beau se montrer mieux que personne habile
à mener un cheval sur le gazon de Mars,
nager plus vite que nul autre
dans le courant du fleuve étrusque :

ferme à la nuit tombée ta maison sans regard
pour la rue s’il y chante une flûte plaintive.
« Ah cruelle ! » te dira-t-il
souvent : mais demeure inflexible.


Quid fles, Asterie, quem tibi candidi
primo restituent vere Favonii
Thyna merce beatum,
constantis iuvenem fidei

Gygen? Ille Notis actus ad Oricum
post insana Caprae sidera frigidas
noctes non sine multis
insomnis lacrimis agit.

Atqui sollicitae nuntius hospitae,
suspirare Chloen et miseram tuis
dicens ignibus uri,
temptat mille vafer modis.

Ut Proetum mulier perfida credulum
falsis inpulerit criminibus nimis
casto Bellerophontae
maturare necem, refert;

narrat paene datum Pelea Tartaro,
Magnessam Hippolyten dum fugit abstinens,
et peccare docentis
fallax historias monet.

Frustra: nam scopulis surdior Icari
vocis audit adhuc integer. At tibi
ne vicinus Enipeus
plus iusto placeat cave;

quamvis non alius flectere equum sciens
aeque conspicitur gramine Martio,
nec quisquam citus aeque
Tusco denatat alveo,

prima nocte domum claude neque in vias
sub cantu querulae despice tibiae
et te saepe vocanti
duram difficilis mane.


Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.

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Horace : A Calliope (Descende caelo et dic age tibia, in Odes, III, 4)

Descends du ciel et chante sur ta flûte,
reine ! quelque long hymne, ô Calliope
ou à ton gré, à voix sonore,

sur la lyre ou cithare de Phébus.

L’entendez-vous ? ou suis-je le jouet
d’une aimable folie ? – Je crois l’entendre
et parcourir des bois sacrés
où court une fraîcheur d’eaux et de brises.

À croire un conte : Apulie, le Vultur,
le seuil franchi de Pullie ma nourrice,
las de mes jeux, de sommeil pris,
de rameaux verts – j’étais petit – colombes

de me couvrir : prodige aux yeux de tous !
qu’on nichât dans la haute Achérontie,
tînt les prairies de Bantia,
les champs féconds de la basse Forente

– sans craindre pour mon corps vipères noires,
ours : je dormais, sous un faix rapporté
de laurier sacré et de myrte,
vaillant enfant protégé par les dieux.

Je suis à vous, à vous, Muses, montant
dans la haute Sabine ou préférant
Prénestre et sa fraîcheur, Tibur
déclive, ou bien Baïes aux eaux limpides ;

Ami de vos fontaines, de vos rondes,
revers d’armée à Philippes ne m’ont
tué, ni cet arbre infernal,
ni Palinure en onde de Sicile.

J’affronterai de bon cœur avec vous,
navigateur, la rage du Bosphore
et les sables brûlants des côtes
de l’Assyrie où j’irai voyageur.

Breton féroce aux étrangers ; du sang
de ses chevaux friand Concanien ;
Gélons porte-pharètre ; fleuve
scythe : sans risque je les verrai tous.

Le grand César, sitôt qu’il rend aux villes
ses cohortes fourbues par les campagnes
cherchant un terme à ses travaux
en grotte se recrée de Piérus !

– Mes bonnes, vous donnez de doux conseils,
heureuses de donner. La monstrueuse
horde d’impies Titans, l’on sait
qu’un foudre les soumit, que lança qui

pondère terre inerte et mer venteuse,
et tient les villes, les tristes royaumes,
les dieux, la foule des mortels,
sous un empire égal et sans partage.

Le grand effroi de Jupiter, ces jeunes
pleins d’assurance et hérissés de bras,
les frères voulant aux ombrages
de l’Olympe imposer le Pélion !

Mais que pouvaient Typhée, puissant Mimas,
que pouvaient, menaçant, Porphyrion,
Rhétus et l’arracheur, lanceur
audacieux de troncs d’arbre, Encelade,

rués contre la résonnante égide
de Pallas ? Se tenait, dévorant, là,
Vulcain, là, Dame Junon, et
l’éternel porteur d’arcs à l’épaule,

qui ses cheveux épars ondoie d’eau pure
de Castalie et qui de Lycie tient
les bois et la forêt natale :
Apollon de Délos et Patara.

La force obtuse sous son poids s’écroule ;
la force pondérée, les dieux la poussent
à croître, détestant ces forces
qui dans leur cœur brassent des sacrilèges.

Le géant aux cents mains de mes propos
témoigne, et Orion, violateur
fameux de la chaste Diane,
dompté par une flèche virginale

La Terre emplie des monstres siens gémit,
se plaint qu’un foudre a envoyé ses fils
au blême Orcus ; le feu rapide
n’a point rongé la chape de l’Etna,

de Tityos l’incontinent, l’oiseau
n’a pas quitté le foie, gardien donné
à sa débauche ; et trois cents chaînes
retiennent l’amoureux Pirithoüs.


Descende caelo et dic age tibia
regina longum Calliope melos,
seu voce nunc mavis acuta
seu fidibus citharave Phoebi.

Auditis? An me ludit amabilis
insania? Audire et videor pios
errare per lucos, amoenae
quos et aquae subeunt et aurae.

Me fabulosae Volture in Apulo
nutricis extra limina Pulliae
ludo fatigatumque somno
fronde nova puerum palumbes__

texere, mirum quod foret omnibus
quicumque celsae nidum Aceruntiae
saltusque Bantinos et aruum
pingue tenent humilis Forenti,

ut tuto ab atris corpore viperis
dormirem et ursis, ut premerer sacra
lauroque conlataque myrto,
non sine dis animosus infans.

Vester, Camenae, vester in arduos
tollor Sabinos, seu mihi frigidum
Praeneste seu Tibur supinum
seu liquidae placuere Baiae;

vestris amicum fontibus et choris
non me Philippis versa acies retro,
devota non extinxit arbor
nec Sicula Palinurus unda.

Utcumque mecum vos eritis, libens
insanientem navita Bosphorum
temptabo et urentis harenas
litoris Assyrii viator,

Visam Britannos hospitibus feros
et laetum equino sanguine Concanum,
visam pharetratos Gelonos
et Scythicum inviolatus amnem.

Vos Caesarem altum, militia simul
fessas cohortes abdidit oppidis,
finire quaerentem labores
Pierio recreatis antro;

vos lene consilium et datis et dato
gaudetis, almae. Scimus ut impios
Titanas immanemque turbam
fulmine sustulerit caduco,

qui terram inertem, qui mare temperat
ventosum et urbes regnaque tristia
divosque mortalisque turmas
imperio regit unus aequo.

Magnum illa terrorem intulerat Iovi
fidens iuventus horrida bracchiis
fratresque tendentes opaco
Pelion imposuisse Olympo.

Sed quid Typhoeus et validus Mimas
aut quid minaci Porphyrion statu,
quid Rhoetus evolsisque truncis
Enceladus iaculator audax

contra sonantem Palladis aegida
possent ruentes? Hinc avidus stetit
Volcanus, hinc matrona Iuno et
nunquam umeris positurus arcum,

qui rore puro Castaliae lavit
crinis solutos, qui Lyciae tenet
dumeta natalemque silvam,
Delius et Patareus Apollo.

Vis consili expers mole ruit sua;
vim temperatam di quoque provehunt
in maius; idem odere vires
omne nefas animo moventis.

Testis mearum centimanus gigas
sententiarum, notus et integrae
temptator Orion Dianae,
virginea domitus sagitta.

Iniecta monstris Terra dolet suis
maeretque partus fulmine luridum
missos ad Orcum; nec peredit
impositam celer ignis Aetnen,

incontinentis nec Tityi iecur
reliquit ales, nequitiae additus
custos; amatorem trecentae
Pirithoum cohibent catenae.


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Horace : A Melpomène (Exegi monumentum, in Odes, III, 30)

J’achève un monument plus pérenne que bronze,
plus haut que les rouillées pyramides royales,
que ni la pluie mangeuse ou l’Aquilon sans frein
ne pourront mettre à bas non plus que l’innombrable
cortège des années ni la fuite des âges.
Je ne mourrai pas tout, mainte partie de moi
évitera la mort ; je grandirai sans cesse
jeune, aimé de nos fils, tandis qu’au Capitole
monteront le pontife et la vierge tacite.
On me dira où gronde, impétueux, l’Aufide,
où Daunus pauvre en eau sur les peuples rustiques
a régné : devenu, d’humble, considérable,
j’ai le premier fondé sur les chants d’Éolie
les rythmes d’Italie. Pare-toi de l’orgueil
que requiert le mérite, et du laurier delphique
ceins, Melpomène – et de bon gré – ma chevelure.


Exegi monumentum aere perennius
regalique situ pyramidum altius,
quod non imber edax, non Aquilo inpotens
possit diruere aut innumerabilis
annorum series et fuga temporum.
Non omnis moriar multaque pars mei
uitabit Libitinam; usque ego postera
crescam laude recens, dum Capitolium
scandet cum tacita uirgine pontifex.
Dicar, qua uiolens obstrepit Aufidus
et qua pauper aquae Daunus agrestium
regnauit populorum, ex humili potens
princeps Aeolium carmen ad Italos
deduxisse modos. Sume superbiam
quaesitam meritis et mihi Delphica
lauro cinge uolens, Melpomene, comam.


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Horace : A Diane (Montium custos nemorumque virgo, in Odes, III, 22)

Vierge gardienne des montagnes et des bois,
la femme en couches, qui t’invoque par trois fois
tu sais l’entendre, et la soustraire de la mort,
______déesse au triple corps :

Que le pin surplombant ma demeure soit tien,
je le gratifierai gaiment, à l’an qui vient,
d’un verrat qui déjà des coups bas ourdissant,
______l’emboira de son sang.


Montium custos nemorumque virgo,
quae laborantis utero puellas
ter vocata audis adimisque leto,
____diva triformis,

inminens villae tua pinus esto,
quam per exactos ego laetus annos
verris obliquom meditantis ictum
____sanguine donem.


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Horace (65-8 av. J.-C.) : La source de Bandusie

Qui est Horace ?

Source de Bandusie, ô ruisseau cristallin,
Appelant doux vins purs et bouquets de fleurettes,
_____On t’offrira demain
_____Le chevreau que promettent

Corne jeune et front dur à l’amour, aux combats.
Vain espoir : l’héritier de la troupe fantasque
_____De sang rouge teindra
_____L’eau froide de ta vasque. 

L’atroce canicule au comble de son cours
Ne saurait te toucher : ta fraîcheur est plaisante 
_____Aux bœufs las des labours
_____Et aux bêtes errantes. 

Au nombre tu seras des sources de renom
Si je chante l’yeuse entée à la crevasse
_____Du roc d’où sourd à bond 
_____Ton flot d’onde jacasse.


O fons Bandusiae splendidior vitro,
dulci digne mero non sine floribus,
___cras donaberis haedo,
___cui frons turgida cornibus

primis et venerem et proelia destinat.
Frustra: nam gelidos inficiet tibi
___rubro sanguine rivos
___lascivi suboles gregis.

Te flagrantis atrox hora Caniculae
nescit tangere, tu frigus amabile
___fessis vomere tauris
___praebes et pecori vago.

Fies nobilium tu quoque fontium
me dicente cavis impositam ilicem
___saxis, unde loquaces
___lymphae desiliunt tuae.

(in Odes, III, 13)


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